exposition « Paysages-prélèvements » en partenariat avec le musée Nicéphore Niépce

« Paysages-prélèvements »

La première photographie est un paysage. En 1827, de sa fenêtre, Nicéphore Niépce saisit en quelques heures le point de vue de sa chambre ; dès l’origine, la photographie porte en elle cette vocation d’appropriation visuelle du monde. Installé dans la tradition photographique, le paysage est constamment revisité et devient un outil documentaire, politique, journalistique, esthétique.

Des photographes s’évertuent à tester les limites du médium pour rendre sensible par la photographie un territoire et l’impact de l’homme sur la nature. La crise écologique et les crises économiques successives obligent les artistes à repenser leur pratique.

Dès les années 1960, avec ses natures mortes et ses expérimentations formelles, Jean-Pierre Sudre s’attaque à la question au niveau moléculaire : il nous invite à nous immerger au cœur de la nature, nous offrant des paysages abstraits, inédits, poétiques. Grégoire Eloy quant à lui se questionne sur la manière d’aborder un territoire. Au lieu des paysages attendus, il revisite les principes anciens du photogramme. En Ossétie, sans abimer la nature, il effectue des prélèvements photographiques in-vivo en plaçant directement le papier photographique derrière les objets qui selon lui symbolisent le territoire. Sandrine Marc, loin des représentations de cartes postales, arpente une vallée exceptionnellement accessible en raison de la vidange d’un barrage (Sarrans). Elle nous fait découvrir un paysage inconnu, où la nature a été transformée, pour le meilleur et pour le pire, par l’intervention humaine.

Commissariat : Sylvain Besson, directeur des collections du musée Nicéphore Niépce